Ernest Kern

Bruno Chavagnac, MC(R), anesthésiste-réanimateur devenu aujourd’hui historien, anime le musée d’Histoire de la Médecine et de la Pharmacie de l’Université Claude Bernard Lyon1.

Le 1er septembre 1939 le docteur Kern, âgé de 31 ans, est tout naturellement mobilisé. Installé depuis 1934 comme médecin généraliste à Bussières (Loire) il est affecté comme médecin auxiliaire à la poudrerie nationale de Toulouse-Le Fauga où il dirige l’infirmerie. Démobilisé il entre dans la Résistance fin 1941 (Libération-Sud). Menacé d’arrestation parce que juif, il s’évade en Espagne fin 1942 puis rejoint Londres et entre dans les FFL. Il découvre alors l’anesthésie-réanimation dans un hôpital militaire au sud de Londres et débarque en Normandie avec son unité chirurgicale le 14 juin 1944 (secteur Juno Beach). Il rejoint plus tard la 1ère Armée en octobre 1944 jusqu’en Allemagne puis en Autriche. Avant sa démobilisation en 1946, il aura connu des journées opératoires harassantes, des évasions, des dilemmes et il sera auteur d’un fait d’arme.
Formé à l’anesthésiologie anglo-saxonne, très en avance sur la France, Ernest Kern va démontrer sa maîtrise de cette nouvelle spécialité et surtout former, après la guerre, une véritable école de la jeune discipline à Paris, de l’hôpital Foch jusqu’à Cochin.
Pourtant inscrit sur la liste des Français Libres, Ernest Kern est peu connu, en partie du fait d’une modestie qui honore encore plus sa mémoire.