DISCOURS 8 JUIN 2024 : GUERRE D'INDOCHINE

Mesdames, Messieurs,

Il y a 70 ans, se terminait la guerre de décolonisation la plus dévastatrice qu'ait connue la France au XXe siècle, la Guerre d'Indochine. Cette journée du 8 juin est dédiée à rendre hommage à ceux et celles qui ont sacrifié leur vie dans cette région lointaine.
 

Ce conflit, qui s'est étendu de 1946 à 1954, a été le théâtre d'affrontements complexes et difficiles. Il a laissé une empreinte indélébile dans notre histoire nationale. Cette guerre a débuté dans le contexte tumultueux de l'après Seconde Guerre mondiale.
 

La France cherchant à réaffirmer son contrôle sur ses colonies, s'est heurtée à une forte résistance du Viêt Minh, dirigé e par Hô Chi Minh, qui luttait pour l'indépendance dans un contexte géopolitique local et international particulièrement instable.

Au total, ce sont près de 489 000 hommes et femmes qui partirent pour combattre, dont certains parmi eux avaient déjà connu la Seconde Guerre Mondiale, la Résistance française et l'horreur des camps de concentration nazis. 
 

Le tournant de cette guerre fut sans aucun doute la Bataille de Diên Biên Phu, en 1954. Après cinquante-sept jours de résistance et de combats acharnés, tombait le camp de Diên Biên Phu. C'est dans la nuit du 20 au 21 juillet de cette même année que les Accords de Genève furent signés, officialisant la cessation des hostilités.

Aujourd'hui nous nous souvenons de ces braves soldats ! En effet, les pertes humaines ont été tragiquement élevées. Du côté français, plus de 47 000 soldats métropolitains, légionnaires et africains ont perdu la vie.

Les autochtones combattant dans le Corps expéditionnaire français en Extrême Orient et les armées des États associés de l'Indochine ont également subi des pertes considérables : environs 28 000 et 17 000 respectivement. Durant cette guerre, les soldats français ont montré un dévouement et une bravoure exemplaires.

Leur engagement n'était pas seulement pour une cause nationale, mais aussi pour leurs frères d'arme, leurs familles, et pour les valeurs de liberté et de solidarité.

Ainsi, même si cette guerre se solda par une défaite, il y a une forme de victoire : la victoire du courage et de l'honneur. Les sacrifices des soldats français en Indochine ne furent pas vains. Ils nous rappellent que la véritable grandeur réside non pas dans la domination, mais dans la capacité à se relever, à apprendre et à évoluer.

C'est pourquoi en cette Journée Nationale d'hommage aux morts de la guerre d'Indochine, nous rendons hommages à ces 254 Lyonnais morts pour la France en Indochine dont les noms ont été inscrits sur le mémorial du Jardin du Combattant d'Indochine. Aujourd'hui, nous honorons leur mémoire.

Je me dois de rendre hommage à Geneviève de Galard.

Elle s'engagea à l'âge de 27 ans en tant que convoyeuse de l'air et rapatria les blessés entre Diên Biên Phu et Hanoï; son avion étant détruit, elle assista les médecins et infirmiers de l'antenne chirurgicale. Elle fut projetée à l'épicentre du conflit où elle faisait mieux que soigner les corps, elle pensait les âmes. Elle est un exemple de dévotion pour sa patrie, de courage, de bienveillance et d'empathie. Décédée, le jeudi 30 mai 2024, elle est et restera « l'Ange de Diên Biên Phu ».

Enfin, je terminerai en rendant hommage à un Croix-roussien, mon grand-père, parti en 1953 en Indochine pour combattre. Tombé malade, il fut rapatrié en Métropole en 1954. Le jour où il apprit la chute de Diên Biên Phu, il sortait du cinéma et se mit à pleurer, inquiet pour ses frères d'armes. Même s'il n'est plus avec nous aujourd'hui, il a laissé derrière lui un héritage de force et d'honneur qui continue d'inspirer notre famille. Merci Papy, merci aux soldats français de s'être battu pour la France en Indochine et merci aux soldats français qui continuent à se battre pour la France.

Je vous remercie.